J’ai infiltré Discord, la plateforme de discussion de la France insoumise
Une plateforme en ligne permet aux militants de Jean-Luc Mélenchon d’échanger et d’influencer les réseaux sociaux. Ils ne digèrent pas la défaite de leur candidat. À défaut de consigne de vote de Jean-Luc Mélenchon, certains appellent à l’insurrection, voire à l’invalidation de l’élection ou la convocation d’une Constituante.
Bienvenue dans le monde des « Insoumis » : depuis le début de la campagne, une plateforme en ligne, Discord, est dédiée à leurs discussions. Neuf animateurs gèrent les 2 500 inscrits. Comme sur n’importe quel forum en ligne, on peut lire par exemple : « Y a t-il quelque part une bibliographie Insoumise ? » Depuis la défaite de Jean-Luc Mélenchon, on se tient chaud. Et on veut croire à un grand mouvement, une insurrection qui vient. « Ça bouillonne de partout ! », commente un militant.
Lame de fond
Une des pages de discussion les plus intéressantes est sans doute celle des réseaux sociaux. Son but ? Relayer ou commenter des posts Facebook et Twitter, afin d’influencer ces réseaux. En ce moment, un post de « M. Mondialisation » fait un tabac. Il évoque la question des « mal inscrits », que la France insoumise récupère afin d’espérer invalider l’élection. Résultat : 25 000 partages, près de 5 000 commentaires. L’équipe de Jean-Luc Mélenchon a même invité les « insoumis » à envoyer toutes les « irrégularités » constatées sur un mail dédié. Autre enjeu de ce matin, influencer un sondage RMC : « Mélenchon doit-il donner une consigne de vote ? »
1er débat #BourdinBDV : @JLMelenchon doit-il donner une consigne de vote pour le second tour ? Votez ! #BourdinDirect
— RMC (@RMCinfo) 25 avril 2017
Chauffés à blanc
Si la consultation n’a toujours pas commencé, beaucoup appellent au vote blanc : « Dimanche on vote M.Leblanc ! » blague un internaute. Car pour les militants, c’était Mélenchon ou rien.
Ailleurs, des rêves de Constituante ou d’un groupe à l’Assemblée nationale. En attendant la plateforme dédiée qui permettra de décider quelle attitude adopter, l’ambiance est au « tous contre Macron ». Cette plateforme était prévue pourtant pour ce matin, avait annoncé le parti, qui n’a pas répondu à nos sollicitations. « Je ne peux pas me résoudre à voter POUR Macron, sachant qu’il représente la dictature médiatique », commente un participant. Sur la page « débat », un message surgit toutes les 5 secondes « c’était plus calme ici avant », s’amuse une militante. Et Marine Le Pen ? Elle ne semble pas être l’ennemie principale de ces « insoumis », qui préfèrent cibler Emmanuel Macron.