Emmanuel Macron chahuté à Whirlpool
Après une réunion avec les délégués syndicaux à la Chambre de commerce à Amiens, Emmanuel Macron s’est rendu à l’usine Whirlpool où Marine Le Pen a fait une visite surprise ce midi. Le candidat n’a pas reçu un bon accueil.
Pris au dépourvu, Emmanuel Macron s’est finalement décidé à rejoindre le « piquet de grève » de Whirlpool à Amiens (Somme). Plus tôt dans la journée, pendant que le candidat d’En Marche ! discutait avec l’intersyndicale à la Chambre de commerce, Marine Le Pen était devant l’usine.

Photo : D. FROMENT
Venu pour faire des « propositions concrètes », l’amiénois est arrivé sous les sifflets et les « Marine présidente! » La foule compacte l’a rapidement entouré. Il a été empêché de s’exprimer et il a seulement lâché qu’il était « important d’être à la hauteur des attentes des salariés ». Inaudible. À tel point qu’un système a été mis en place pour qu’Emmanuel Macron ne puisse s’adresser qu’aux salariés : les grilles de l’usine ont été fermées et les journalistes éloignés.
#whirlpool les journalistes doivent rester en dehors du parking @EmmanuelMacron commence à parler @aucharbon2017 pic.twitter.com/23v1jUrsSP
— Dune Froment (@dune_frmt) 26 avril 2017
Sur place, l’annonce de la venue de l’ancien ministre de l’Économie, a redoublé la tension. Certains grévistes ont voulu bloquer la route pour lui interdire l’accès à l’usine. De nouveaux pneus ont été mis à feu : « Il nous enfume, on va l’enfumer », a déclaré un ouvrier.
“#Macron nous enfume, on va l’enfumer aussi,” entendu à #Whirlpool. @aucharbon2017 pic.twitter.com/09AchSTbkh
— Joséphine Duteuil (@JDuteuil) 26 avril 2017
Emmanuel Macron a promis aux salariés de « revenir » pour « rendre compte ».
« Il ne viendra pas, il sait que s’il vient, personne ne lui serrera la main », expliquait déjà un gréviste lundi. À Whirlpool, la rancoeur contre l’ex-banquier est forte. En cause, son désintérêt pour le conflit depuis trois semaines, alors qu’il est originaire d’Amiens. « Elle, elle vient. Emmanuel Macron ne veut pas se salir les mains en serrant celles des ouvriers », confie une salariée remontée. L’accueil pour la candidate du Front national a donc été chaleureux.
Le mouvement de contestation a commencé lundi matin. Les salariés font grève pour protester contre la délocalisation de leur production de sèche-linge en Pologne.
La rédaction avec les reporters sur place Joséphine Duteuil et Dune Froment